Classica

One would think that associating Robert Schumann and Tristan Murail would be like the marriage of a carp and a rabbit. Even so, the French composer joins the great German in this unpredictable art of divergent paths. Energetic and colorful, the Fünf Stücke im Volkston of Schumann vary wonderfully, through the expressive palettes under the fingers of the cellist Marie Ythier and the pianist Marie Vermeulin, between effusive outpourings of Romanticism, inner-looking sections, and rascally wit.

In Fantasiestücke op. 73 “the dialectic between continuity and surprise” as described by Murail, operates thanks to the two musicians who passionately restore these romantic impulses with flair.

A refined spectral piece, Attracteurs étranges deploys spirals, in an ebb and flow of moving material in perpetual transformation, emanating from the solo cello struggling with a silence that envelops it. Une Lettre de Vincent for cello and flute evokes a childish nostalgia for Murail, with a fluid and graceful motif that does not renounce melody nor does it avoid the stretching of a metamorphosing form.

Finally, our piece of choice, Murail meets Schumann with Une Relecture des Scènes d’Enfants, which revitalizes polyphonies and widens the powers of the imagination at work in this monumental work by adding the cello and the flute . We thus find Schumann’s letter and spirit, amplified by the colors of Murail.

Original French:
On pourrait croire qu’associer Robert Schumann et Tristan Murail contraint le mariage de la carpe et du lapin. Tant s’en faut, car le compositeur français rejoint le grand Allemand imprévisible dans cet art des chemins qui bifurquent. Energiques et colores, les Fünf Stücke im Volkston du second varient a merveille les palettes expressives sous les doigts de la violoncelliste Marie Ythier et de la pianiste Marie Vermeulin, entre épanchement, retour sur soi et débauche de foucades.

Dans les Fantasiestücke op. 73.«la dialectique de la continuity et de la surprise » selon Murail opère grâce aux deux musiciennes qui restituent avec fougue ces élans romantiques. Pièce spectrale raffinée, Attracteurs étranges déploie des spirales, flux et reflux dune matière mouvante en perpétuelle transformation, issue du seul violoncelle luttant avec un silence qui I’enrobe. Une lettre de Vincent pour violoncelle et flûte evoque une nostalgie enfantine de Murail, avec un motif fluide et gracieux ne renonçant pas à la mélodie ni aux étirements d’une forme en métamorphose.

Enfin, en pièce de choix, Murail rencontre Schumann par Une Relecture des Scènes d’enfants, qui revitalise les polyphonies et élargit les forces de I’imaginaire à l’oeuvre dans ce monument par l’ajout du violoncelle et de la flûte. On retrouve ainsi la lettre et l’esprit de Schumann, amplifiés par les couleurs de Murail.

—Romaric Gergorin